Voici comment Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft se concentreront sur les télécommunications

Voici comment Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft se concentreront sur les télécommunications

Tous les mouvements de Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft dans les télécommunications, La profondeur du Monde


Google, Amazon, Facebook, Apple (Gafa) et Microsoft – écrit Le Monde – se positionnent sur des marchés convoités par les opérateurs, quand ils ne sont pas en concurrence avec eux dans leur cœur de métier

Pour ceux qui doutent de la volonté des géants de la high-tech de jouer un rôle dans le domaine des télécommunications, l'exemple du laboratoire ouvert par Orange à Châtillon (Hauts-de-Seine) sera éclairant.

Ici, l'opérateur historique français permet aux entreprises de tester de nouvelles applications, qu'il s'agisse de piloter des drones, d'analyser des vidéos pour détecter des incendies, de mesurer la qualité en temps réel dans les usines ou de mettre en place un service de télémédecine… Tous ces nouveaux usages ont été rendus possibles à partir de la du réseau 5G et de l'edge computing, la technologie qui permet de connecter des smartphones et des objets en temps réel. Sauf que pour proposer ces solutions, Orange a dû s'appuyer sur la solution d'un partenaire, et pas n'importe quel partenaire : Google.

Ce partenariat indique une tendance de fond : de grands acteurs du numérique envahissent progressivement le domaine des télécommunications. "Jusqu'à présent, les opérateurs n'ont pas été" mangés "et ont défendu leur territoire. Mais ils n'ont pas non plus réussi à s'imposer dans le domaine des contenus et des applications, et ont pris du retard », analyse Nicolas Colin, co-fondateur de The Family, un « incubateur de start-up ».

Surtout, l'arrivée de la 5G, de l'edge computing et de l'Internet des objets pourraient brouiller un peu plus les cartes. « Les opérateurs vont s'allier avec les acteurs technologiques, mais quelle en sera la valeur ? Seront-ils cantonnés au rôle de simples pièces ?" En effet, Google, Amazon, Facebook, Apple (Gafa) et Microsoft se positionnent sur de nouveaux marchés convoités par les opérateurs de télécommunications, et parfois même dans le cœur de métier de ces derniers.

MESSAGES, APPELS ET VIDÉOS… DES OPÉRATEURS SOUS PRESSION

Le développement de services de messagerie instantanée comme iMessage (filiale d'Apple), WhatsApp et Messenger (Facebook) ou WeChat s'est fait au détriment des opérateurs télécoms. La faute en revient au péché de cupidité : depuis des années, les SMS sont facturés une dizaine de centimes d'euros chacun, un prix bien supérieur à leur coût. "C'était un peu comme la cocaïne des télécommunications", taquine un analyste.

Là où les SMS n'ont pas été intégrés dans des offres illimitées abordables, le déclin a été dramatique. En Espagne, le nombre de SMS échangés a été divisé par dix entre 2008 et 2019, selon le régulateur local. En France, il a diminué d'un tiers depuis 2016, selon l'Autorité de régulation des communications électroniques, du courrier et de la distribution imprimée (Arcep).

Les opérateurs sont également confrontés à la concurrence de Skype (propriété de Microsoft), Zoom et WhatsApp pour les appels vocaux et vidéo au public et aux entreprises, qui changent la façon dont les gens communiquent.

La pandémie de Covid-19 a accentué la tendance. « C'est le marché du futur. Avec la 5G, nous pourrions voir de nouveaux services de communication, par exemple, en réalité virtuelle. La concurrence entre les opérateurs télécoms et les géants de la technologie va s'intensifier », prédit l'analyste de Wedbush Securities Daniel Ives.

DIFFUSION DE LA 5G, LES GAFA SONT INDISPENSABLES

Les Gafa deviennent des "ressources indispensables" pour les télécommunications car la 5G représente une "rupture technique", prévient l'Association nationale pour la recherche et la technologie (ANRT) dans un rapport d'avril. Les réseaux se « virtualisent » : les fonctions assurées par les équipements matériels sont désormais gérées par des logiciels.

Les champions du « cloud » (hébergement de données et services logiciels en ligne) ont ainsi multiplié les contrats avec les opérateurs. Celui signé en juillet 2020 entre Orange et Google prévoit, en plus du laboratoire Chatillon, la "création d'une plateforme d'analyse de données et de machine learning". Le géant californien est également associé à Telecom Italia, Telefonica et Vodafone, ce qui contribue à "introduire de nouveaux services", comme la possibilité d'avoir un débit plus rapide instantanément si nécessaire.

Numéro deux dans le cloud, Microsoft a un contrat avec AT&T. AWS, filiale d'Amazon et leader du marché, est partenaire de Verizon, Swisscom, Bell Canada et autres. « Nous commençons à devenir la base technique de nombreux opérateurs à travers le monde », a déclaré son PDG, Adam Selipsky, lors du Mobile World Congress à Barcelone en juin.

Son partenaire Dish, le quatrième opérateur mobile américain, a même annoncé en avril qu'il construirait "le premier réseau 5G entièrement construit sur le cloud", en utilisant de petits serveurs physiques construits par Amazon et placés à la base des antennes.

Ces accords révèlent que les opérateurs "n'ont pas toutes les compétences pour distribuer la 5G", explique l'informaticien Guy Pujolle, professeur à l'Université de la Sorbonne (Paris). Pourtant, ils espéraient au départ avoir un contrôle total sur les réseaux et les données qui les traversaient, se souvient-il.

Pour M. Colin, il est possible d'imaginer qu'en proposant leurs services aux opérateurs et aux entreprises, "les géants du numérique vont progressivement saisir la marge".

CLOUD ET SERVICES AUX ENTREPRISES, LA CONCURRENCE AUGMENTE

Le passage à la 5G devrait générer des revenus sur le marché des services aux entreprises, un point clé des contrats entre les géants du cloud et les opérateurs de télécommunications.

L'accord entre Orange et Google vise à « élargir le portefeuille d'offres d'Orange Business Services ». Cette branche destinée au marché professionnel a réalisé un chiffre d'affaires de 7,46 milliards d'euros en 2020 en vendant de la téléphonie fixe, mais aussi des services numériques similaires à ceux des géants de la technologie.

« Les télécommunications pourraient éventuellement gagner en pénétrant davantage le marché des entreprises, qui a été conquis par les sociétés de cloud computing », explique Daniel Ives, tout en prévenant que la concurrence sera rude.

D'autres voient ces accords comme un signe de faiblesse pour les commerçants. « Auparavant, les télécommunications étaient capables de vendre une vision du changement et de la numérisation aux grandes entreprises, avec connectivité et services. Depuis 2010, les géants de la technologie semblent raconter des histoires plus convaincantes à ces grands groupes », explique un initié du secteur, ajoutant qu'aucun opérateur n'est vraiment « mondial » comme les leaders du cloud.

TÉLÉVISION ET CONTENUS, UN MODÈLE À RISQUE

Un autre front dans cette guerre d'influence est la télévision et le divertissement. Au début des années 2000, Vivendi de Jean-Marie Messier soutenait l'idée que "des morceaux (ndlr : les opérateurs de télécommunications)" devaient investir dans des "contenus". D'autres opérateurs ont essayé, comme AT&T (Time Warner), Orange (Orange Sport, plus tard OCS) ou Altice (RMC Sport, Zive). Avec des résultats mitigés.

Aujourd'hui les nouveaux entrants viennent du monde numérique : Netflix, Apple, Google et Amazon envahissent partout, des séries aux films, en passant par la musique, la vidéo en ligne et, dès aujourd'hui, le sport, avec la Premier League sur Prime Video, le service de la chef de file du commerce électronique.

Les opérateurs sont également confrontés à la concurrence dans la diffusion télévisuelle. Actuellement, plus d'un Français sur deux regarde le petit écran à travers l'un de ses boîtiers TV. Il s'agit d'un service rentable, intégré dans près des trois quarts des forfaits internet fixe en France, selon l'Arcep. A tel point qu'aujourd'hui encore, Netflix, Amazon et Disney+ négocient avec les opérateurs pour les avoir présents dans l'interface de ces box.

Mais ce modèle est menacé : Gafa essaie de devenir la nouvelle porte d'entrée des contenus. Les téléviseurs connectés, mais aussi Apple TV, le Chromecast de Google ou le Fire TV Stick d'Amazon (dont 100 millions d'unités ont été vendues) permettent d'accéder aux applications de la série, mais aussi à Arte, France Télévisions, etc. Un quart des téléviseurs connectés à Internet en France en sont déjà équipés.

SATELLITES, UNE NOUVELLE BRECCIA

A plus long terme, les acteurs high-tech pourraient avoir un autre accès au secteur des télécommunications : les constellations de satellites. Ceux-ci promettent des connexions Internet haut débit dans le monde entier. La société d'Elon Musk, Starlink, a lancé une offre fin 2020 à 99$ (84,50€) par mois, hors coût de l'antenne. Le projet "Kuiper" d'Amazon est moins avancé, mais similaire.

Pour l'instant, la menace pour les opérateurs semble limitée : les communications par satellite représentent actuellement moins de 1% du transport de données (soit 6 milliards de dollars par an). Et à court terme, Starlink et Kuiper ciblent les habitants des zones mal connectées et couvertes de blanc. « Mais ce marché pourrait jouer un rôle considérable à l'avenir », estime Pujolle.

En effet, les acteurs satellitaires risquent à terme d'envahir le domaine des télécommunications, car ils sont projetés vers le cloud, les énergéticiens ou l'agriculture, etc. Ils se penchent également sur le futur marché des connexions Web à bord des avions et des navires. Enfin, Kuiper souhaite proposer ses services aux opérateurs en tant que "réseau de liaison secondaire" dans certaines zones.

(Extrait de la revue de presse étrangère d'Epr Comunicazione)


Cet article est une traduction automatique de la langue italienne d’un article publié sur le magazine Début Magazine à l’URL https://www.startmag.it/innovazione/ecco-come-i-gafa-puntano-sulle-tlc/ le Sun, 03 Oct 2021 14:02:56 +0000.