Comment se porte réellement le marché du travail en Italie ?

Comment se porte réellement le marché du travail en Italie ?

Des données positives sur l'emploi malgré l'alarmisme sur la croissance du travail précaire et des démissions volontaires. Mais l'avenir reste incertain. L'analyse de Claudio Negro pour la Fondation Kuliscioff

La disponibilité simultanée des données sur le premier semestre 2022 de l'ISTAT (stock d'emplois, c'est-à-dire le nombre de salariés en moyenne de la semaine de référence dans le mois) et de l'INPS (flux d'emplois, c'est-à-dire la dynamique des embauches et des licenciements sur une période définie de temps) permet des observations intéressantes. Parmi celles-ci, en premier lieu, le règlement définitif sur des données ante covid, voire supérieures, pour l'emploi.

Le nombre de salariés est de 23 150 000 (+ 3 % par rapport à il y a un an) dont 21,5 % (+ 0,7 %) sont des indépendants, 13,6 % sont des intérimaires (+ 8,3 %) et 65 % (+ 2,7 %) des CDI. contrats. Le taux d'emploi s'élève à 60,2 %, en hausse dans toutes les tranches d'âge, notamment entre 15 et 34 ans (+ 3,4 %). Parmi les salariés, 82,7 % sont en contrat à durée indéterminée, 17,3 % en contrat à durée déterminée de nature diverse ; avant la crise du covid, les intérimaires représentaient 16,8% du total : il y a une augmentation, mais elle est minime ; de plus, pour donner une idée de l'ampleur de la croissance des contrats à terme, en 2016, la reprise après la crise internationale, était de 15%. Il s'agit d'une croissance réelle mais loin de remettre en cause la relation d'emploi stable en tant que modèle généralement appliqué.

Quant à la raison de la croissance des contrats à durée déterminée, il existe également des explications rationnelles par rapport à la vulgate de la plupart des syndicats et de la gauche politique pour qui il s'agit d'un choix de capital visant à maximiser les profits en minimisant les coûts de protection. pour les travailleurs, que nous examinerons plus loin. Si l'on examine les flux (embauches – ruptures) on constate qu'en tendance (c'est-à-dire par rapport au chiffre de 12 mois plus tôt) le chiffre de croissance des embauches avec contrats stables est de 144% et celui des contrats à terme de 107%.

Un autre chiffre à prendre en compte est celui des heures de travail : les temps partiels existants (données de stock) ont diminué de 1,1 % par rapport à il y a 12 mois. Dans le même temps, et de façon constante, les heures travaillées cumulées ont augmenté de 11 %, et celles per capita de 5,4 %, démontrant une tendance qui augmente de fait le CDI et le temps plein.

Parlons maintenant des contrats à durée déterminée : si l'on examine le flux d'embauches, on constate que le groupe de loin le plus important de contrats à durée déterminée a été activé dans le secteur du tourisme-hébergement-restauration (163 000 unités), soit 91,8 % des embauches dans le secteur. Les journaux ont également souligné le fait que dans le secteur "arts et spectacle" 63% des contrats ne durent qu'un jour : mais ce sont des chiffres minimes (environ 13 000 contrats, qui sont généralement renouvelés plusieurs fois aux mêmes personnes) et il a toujours été une caractéristique de ce secteur, pour des raisons facilement imaginables.

Dans aucun autre secteur, on ne trouve des résultats même un peu comparables : en effet, dans le secteur de la métallurgie, les embauches en CDI sont le double des embauches en CDD, et dans un autre secteur où les embauches ont beaucoup progressé, celui de la construction, du CDI. les embauches à durée déterminée ne dépassent pas 29 % du total. Il est évident que les chiffres du secteur du tourisme et des loisirs sont fortement conditionnés par les caractéristiques de saisonnalité et de discontinuité, qui sont en revanche structurelles et irréversibles sur l'ensemble du système d'emploi. En partie, des considérations similaires s'appliquent même si l'on se réfère aux flux en fonction de la taille des entreprises : dans les entreprises de moins de 15 salariés, les créations temporaires représentaient 77 % du total, dans celles de plus de 100 salariés 44 %. C'est aussi un chiffre historique sensiblement inchangé : en 2018, ils étaient de 74 % pour les entreprises de moins de 15 ans et de 42 % pour celles de plus de 100 ans. En substance, le travail à durée déterminée est très répandu, au-delà des données physiologiques, dans les très petites entreprises et dans les secteur attribuable au tourisme.

Ce sont des réalités entrepreneuriales qui opèrent dans des conditions particulières, la discontinuité des activités et l'incertitude et la marginalité dans les chaînes de valeur. Et c'est dans cette bande que s'enracinent le travail au noir, partiel ou total, les emplois sous-payés, les contrats pirates. Une question qu'il faut aborder avec sérieux et non propagande, sachant qu'il faut bien plus que des lois répressives (elles existent déjà et le travail illégal leur a toujours échappé) et des incitations au travail régulier et permanent (il y en a déjà mais des incitations évidemment n'égalisent pas la commodité du travail non déclaré) si les entreprises n'ont pas besoin de ce type de relation de travail en raison de leurs caractéristiques productives.

Un autre lieu commun, récent mais très répandu est celui de la Grande Démission : le Grand Licenciement. Fascinant d'écrire des articles de journaux et réellement utile pour stimuler un débat approprié sur la qualité du travail et sur le rôle de celui-ci dans une société qui est sur le point de changer fortement les modalités et le rôle du travail humain. Mais hors de propos si on le fait passer pour une nouveauté d'époque, ou comme le résultat d'une renaissance culturelle induite par la tragédie du Covid.

Comme d'habitude, regardez simplement derrière la surface des chiffres au lieu d'être impressionné par eux. Voyons-les : ne prenons d'abord en considération que les démissions des CDI (ceux des CDI ont des caractéristiques complètement différentes). Tout d'abord, on peut noter que le nombre de démissions au 1er semestre est impressionnant : 418.141. Mais si on approfondit on voit que dans la même période de 2018 il y en avait même 437 477 ! C'est donc tout naturellement qu'en 2022 il y a eu une augmentation des démissions par rapport à 2021 (+145%) où les ruptures de relations de travail étaient limitées du fait de la crise du Covid tant par des mesures réglementaires (interdiction de licenciement) que par des conditionnements psychologiques liés à l'incertitude provient du gel substantiel du marché du travail.

Pour la même raison, les licenciements par les entreprises ont augmenté sur la même période : + 191 % ! Autrement dit : la disparition des restrictions liées au Covid a entraîné une augmentation des démissions mais une augmentation encore plus importante des licenciements "traditionnels". Par ailleurs, le pourcentage de démissions par rapport au total des licenciements était de 45,6 % au premier semestre 2022, mais il était de 52,4 % en 2017 et de 56,1 % en 2018 : il est difficile d'imaginer, avec ces chiffres, que nous soyons dans le face à un phénomène d'époque d'évasion du travail; on est dans une tendance normale et consolidée, qui rappelle d'ailleurs un fait connu de longue date : 30% des CDI ne survivent pas à la première année d'existence, et dans 60% des cas elle se termine par la démission volontaire du le travailleur.

Au final : les données les plus récentes sur l'emploi sont bonnes, cohérentes avec les indicateurs économiques généraux. Il faut garder à l'esprit que l'avenir est largement incertain, et que par conséquent cette situation (qui pose d'ailleurs encore d'énormes problèmes liés à l'inadéquation entre l'offre et la demande de travail) a largement de quoi s'aggraver. Cela dit, il reste difficile de comprendre l'attitude des forces médiatiques et politiques qui visent à souligner outre mesure, ignorant parfois la vérité des chiffres, uniquement des éléments à connotation négative choisis de manière superficielle et/ou instrumentale. Un "loup, loup" aussi gratuit que nuisible pour la connaissance de la réalité par le public. (Édité par Claudio Negro)


Cet article est une traduction automatique de la langue italienne d’un article publié sur le magazine Début Magazine à l’URL https://www.startmag.it/economia/come-va-davvero-il-mercato-del-lavoro-in-italia/ le Sun, 02 Oct 2022 05:11:43 +0000.