Les thèses bizarres de John Elkann sur Gianni Agnelli

Les thèses bizarres de John Elkann sur Gianni Agnelli

Il y a une Italie qui se demande si Gianni Agnelli, l'homme qui a dominé le pays pendant un demi-siècle, était vraiment tout ce génie et si certains des problèmes économiques dans lesquels nous nous enlisons ne peuvent pas être attribués aux erreurs et aux responsabilités de cette génération des dirigeants du capitalisme, mais pour John Elkann tout va merveilleusement bien. Le commentaire de Giorgio Meletti pour Demain

La béatification de l'avocat Gianni Agnelli à l'occasion du vingtième anniversaire de sa mort a finalement abouti à l'interview fluviale de son héritier, son neveu John Elkann, avec les deux journaux qu'il possède, Repubblica et Stampa .

Il y a une Italie qui se demande si l'homme qui a dominé le pays pendant un demi-siècle était vraiment tout ce génie et si certains des problèmes économiques dans lesquels nous nous enlisons ne peuvent pas être attribués aux erreurs et aux responsabilités de cette génération de dirigeants du capitalisme. Et il répond qu'au lieu de cela, tout va merveilleusement bien et que nous devons donc remercier l'avocat. Il le dit bien : « Le système a révélé une forte vitalité. Pour le capitalisme familial lié au territoire, qui est une grande partie de notre tissu économique, les vingt années que nous avons derrière nous ont été positives et ont pu générer des entreprises Made in Italy leaders au niveau mondial».

Il y a quelque chose de positif dans la façon dont Elkann se dit l'absence totale d'hypocrisie. Il ne prétend pas se vouer au culte de la responsabilité sociale des entreprises, il ne prétend pas se soucier du sort de ses semblables, de ses travailleurs ou de la communauté nationale. Pour lui ce qui compte c'est sa réussite et celle de sa famille, dans la perpétuation obstinée des obsessions de son grand-père qui avaient pour objectif non pas le bien-être général mais l'enrichissement personnel, au sein d'un même souci, la continuité dynastique.

GIANNI AGNELLI VU PAR JOHN ELKANN

Les grands-parents sont de grands professeurs, vous savez. Mais d'un grand-père comme Gianni Agnelli, qui pendant un demi-siècle a fait et défait à sa guise en Italie, utilisant les caisses de l'État comme guichets automatiques pour financer ses entreprises et donc aussi ses profits, on pourrait s'attendre à des conseils plus intelligents que la moyenne. A la place rien. De lui, son neveu a appris que «ce qui compte, c'est d'avancer, pas de s'arrêter. L' optimisme de mon grand-père est né de la confiance en l'individu et en sa liberté. Je pense donc que l'avenir peut se construire avec liberté et engagement». Et ce n'est pas fini. Voici la véritable perle de sagesse : « Le véritable enseignement que grand-père nous a transmis est l'invitation à affronter les tempêtes avec courage et responsabilité ».

L'histoire essaie d'être convaincante. «En 1945, avec la mort du sénateur Agnelli au lendemain de la guerre, tout ce en quoi mon grand-père avait cru s'est effondré. Lui, son frère, ses sœurs et ses cousins ​​étaient confrontés à un choix radical : s'engager dans l'entreprise ou se retirer. Il a fallu du courage, dans ces moments-là, mais ils ont choisi l'engagement et ont continué». Il a fallu beaucoup de courage, surtout pour son frère, Umberto, qui avait 11 ans, tandis que l'Avvocato, qui avait 24 ans, a en fait attendu 1966 pour s'engager dans l'entreprise, engageant ses vingt années rugissantes dans un inépuisable international activité de playboy qui était à la base même de sa légende.

Il se peut que les gagnants écrivent toujours l'histoire mais ça ne doit pas être agréable pour les chômeurs et les licenciements de Fiat de se faire dire par le patron que les choses ne se sont jamais aussi bien passées. Malheur à lui dire que peut-être l'industrie automobile en Italie n'existe plus. Car lui, étant aussi propriétaire des journaux, ainsi que de ce qui reste de Fiat, a le dernier mot : « Si on compare l'entreprise en 2003 et celle d'aujourd'hui on voit que les revenus passent de 22 milliards à 130, les modèles de voitures produits alors, qui employaient 49 000 personnes, étaient 22, pour 4 marques ; aujourd'hui 280 000 personnes produisent plus de 100 modèles pour 14 marques ». La magie est opérée. Nous prenons la Fiat déjà haletante laissée par notre grand-père et la comparons avec le groupe Stellantis actuel, dans lequel Fiat a été fusionné avec Chrysler, Citroën et Peugeot.

Seulement que tous ces gros chiffres sont hors d'Italie. Dans l'opération, Elkann n'a protégé que sa fortune personnelle. En attendant, Mirafiori, l'usine emblématique de la voiture italienne, fabrique désormais un peu moins de 100 000 voitures par an, soit le tiers de celles fabriquées en 2003.

Fiat était alors le cinquième plus grand constructeur automobile au monde, aujourd'hui en Italie moins de 700 000 voitures sont fabriquées par an, soit un tiers de ce qui se faisait il y a 30 ans. Nous sommes le vingtième constructeur automobile au monde, également dépassé par la Thaïlande, la Turquie et l'Indonésie, et Elkann se réjouit cependant : « Nous sommes le premier actionnaire de Stellantis, j'en suis le président exécutif ».

Moquerie finale : selon son petit-fils, cette fusion dans un grand groupe mondial et cette disparition d'Italie est le couronnement du rêve de son grand-père : « Nous sommes allés dans la direction que mon grand-père avait déjà prise ». Se dit d'un homme qui tout au long de sa vie a gêné ses managers qui cherchaient des intégrations internationales (ils voyaient bien l'avenir) car il ne voulait pas perdre le contrôle de l'entreprise que son grand-père lui avait léguée.

(Extrait d'un article paru dans le quotidien Domani ; ici la version complète )


Cet article est une traduction automatique de la langue italienne d’un article publié sur le magazine Début Magazine à l’URL https://www.startmag.it/economia/le-bizzarre-tesi-di-john-elkann/ le Sun, 29 Jan 2023 07:21:53 +0000.