Nadef ? Occasion perdue, voilà pourquoi. L’analyse du prof. Piga

Nadef ? Occasion perdue, voilà pourquoi. L'analyse du prof. Piga

Qu'est-ce que l'économiste Gustavo Piga attendait de différent et de meilleur de Nadef

La sortie d'automne de la NADEF, comme l'a souligné le ministre de l'Économie et des Finances Daniele Franco, ne constitue généralement pas une occasion de grand intérêt, simplement parce qu'elle n'actualise que légèrement les objectifs du Gouvernement tels qu'ils ont été approuvés 6 mois plus tôt dans la DEF, le Document économique et financier pluriannuel qui fixe le cadre programmatique de la politique budgétaire.

Cependant, au cours des six derniers mois, la croissance économique de tous les pays occidentaux a été revue de manière décisive à la hausse en raison des améliorations des perspectives permises par les effets du vaccin. L'Italie, qui en 2021 connaîtra une croissance de 6% par rapport aux 4,5% prévus, n'échappe pas à ce sort apparemment heureux.

Néanmoins, toutes les statistiques internationales nous rappellent notre retard dans la relance post-Covid : face (estimations récentes de l'OCDE) à un monde qui connaît une croissance fin 2022 de 6,8% par rapport au niveau du PIB 2019 (pré -Covid), portée par l'éclatement de la reprise américaine (+6,5% grâce aux politiques budgétaires vraiment expansives de Biden) et ralentie par celle d'une zone euro encore timide (+3,4%), l'Italie est le maillot noir avec un niveau de +1,1 %.

Seule la demande anormale à notre pays d'adopter, à partir de 2022, une restriction budgétaire sans précédent, approuvée par le dernier DEF d'avril et par l'Union européenne, ne peut être responsable de ce retard de performance dans le temps.

Il prévoyait que, face à un creusement (très nécessaire) du déficit sur PIB 2021 attendu à 11,8% pour aider notre économie touchée par la deuxième vague de Covid, nous serions liés à une réduction brutale et immédiate de celui-ci, pour 2022, 5,9%. C'est un bon 120 milliards en un an de dépenses publiques en baisse et de recettes fiscales en hausse qui ne pouvaient que saper toute ambition de reprise similaire à celle d'autres pays comme le nôtre durement impactés par la pandémie comme l'Espagne, qui n'est pas similaire. l'austérité a été demandée.

Et, en parallèle, le DEF contenait la promesse d'atteindre un déficit de PIB de 3% (3,4% pour être précis) d'ici 2024, un seuil apprécié par les faucons européens, un symbole emblématique jamais disparu de l'ancien pacte austère appelé le pacte budgétaire. . . .

C'est pourquoi la NADEF était attendue par beaucoup comme un éventuel dernier recours, une tentative d'inverser nos performances négatives de reprise économique grâce à une politique économique budgétaire plus expansive pour la période de trois ans 2022-2024. Et c'est parce que la croissance plus forte en 2021 a constitué un bonus inattendu : à savoir la possibilité, compte tenu de l'amélioration des comptes publics due au cycle, de confirmer les 11,8% d'avril grâce à de nouveaux investissements publics supplémentaires qui, dans un véritable cercle vertueux, ils auraient encore poussé la croissance vers les niveaux des autres pays européens et la réduction simultanée de la dette publique sur le PIB.

Oui, parce que le président Draghi lui-même a reconnu (explicitement) ce que certains économistes soutiennent depuis un certain temps : que le seul moyen de réduire le ratio dette italienne/PIB est d'agir pour une croissance plus forte. Et si en effet la croissance inattendue de 6 % a fait passer l'estimation de ce dernier pour 2021 de 159,8 % en avril à 153,5 % en octobre, on peut imaginer quel aurait été le pouvoir miraculeux sur la dette d'une nouvelle dépense d'investissement vertueuse, visant à nous faire grandir comme les autres pays européens ?

Quelle surprise donc nous avons ressentie en écoutant Daniele Franco annoncer que le Gouvernement, au contraire, n'entendait pas profiter de cette belle opportunité pour confirmer la dette de 11,8 % promise en avril, mais plutôt pour reconnaître que « les dépenses étaient inférieurs aux attentes "et que le gouvernement ne les aurait pas compensés par des investissements supplémentaires et une croissance plus importante, laissant plutôt la dette en 2021 à 9,4%, soit 2,4% du PIB de moins (environ 40 milliards d'euros) que promis en avril. Sur ces 2,4%, autant que 1,7%, les deux tiers, étaient également une réduction de la dette structurelle nette, c'est-à-dire non pas due au cycle mais à un choix spécifique du gouvernement de faire des dépenses moins élevées que prévu en avril.

En d'autres termes, ce choix, tout en maintenant l'objectif de déficit 2024 inchangé à 3,3%, visait autrefois à anticiper l'austérité de 2022 à 2021 et avec elle la trajectoire de retour budgétaire à un an. Les prévisions de croissance économique pour 2022 ont également été affectées, diminuant d'une décimale par rapport à 4,8% en avril.

Notre Premier ministre est le seul qui a la réputation et l'attention de ses collègues européens pour pouvoir convaincre tout le monde que l'Italie, dépensant bien pour des investissements plus importants, serait capable de réduire sa dette par rapport au PIB grâce à la croissance.

Il aurait pu argumenter avec succès, nous en sommes sûrs, qu'il aurait été bon non seulement de confirmer le déficit du PIB italien de 2021 à 11,8 de PIB mais aussi que sa réduction d'ici 2024 aurait dû être réduite, à 6% par exemple. pas 3%, permettant de mettre l'Italie et donc l'Europe en sécurité grâce à notre croissance économique supplémentaire. Ce n'était pas le cas, et pour quiconque prétend être un fervent partisan du projet européen et de l'euro, ce n'est pas une bonne nouvelle.

(Extrait d'un article publié sur le blog Piga ; ici la version complète )


Cet article est une traduction automatique de la langue italienne d’un article publié sur le magazine Début Magazine à l’URL https://www.startmag.it/economia/nadef-occassione-persa-ecco-perche-lanalisi-del-prof-piga/ le Sun, 10 Oct 2021 05:03:44 +0000.