Pourquoi la politique italienne est-elle dans une telle crise ?

Pourquoi la politique italienne est-elle dans une telle crise ?

Entre abus et dégénérescence du système de butin, slogans issus des promesses électorales et décalage entre un pays légal et un pays réel, les Italiens sont de plus en plus désabusés et désabusés par la politique, comme l'ont montré les récentes élections régionales, mais cela risque de conduire à la fin de démocratie représentative et à la consolidation de la caste des oligarques qui se succèdent. L'intervention de Francesco Provinciali

Récemment, deux observateurs autorisés et accrédités tels que Sabino Cassese et Giuseppe De Rita, dans autant d'entretiens, ont eu l'occasion de souligner certaines preuves critiques de la politique, comprise comme l'art de la bonne gouvernance et vue du point de vue des relations entre les institutions et la société civile.

Le juge émérite de la Cour constitutionnelle, ancien ministre et fondateur de l'IRPA (Institut de recherche sur l'administration publique) dont il dirige la revue, s'est notamment penché sur la pratique du ' spoil system ', mettant en lumière ses dérives et sa dégénérescence.

D'origine anglo-saxonne – littéralement « spoil system » –, il consiste en la coutume désormais consolidée d'alterner la haute bureaucratie et la gestion de l'État et des collectivités publiques à l'occasion de la prise de pouvoir d'un nouveau gouvernement : si l'on pense qu'il étaient 68 en 76 ans de République on peut se faire une idée approximative de la quantité anormale de nominations apicales et de hautes fonctions, au nom d'une correspondance d'intention, d'une délégation de fonctions et d'une fidélité rassurante de l'action bureaucratique aux orientations gouvernementales.

Cassese évalue sévèrement cette pratique sous divers profils de considération. Partant justement du principe de loyauté que les personnes nommées et appelées à occuper des postes de responsabilité (toujours bien rémunérés) doivent réserver à la politique gouvernementale.

Soulignant combien – cependant – doit prévaloir en eux un esprit d'impartialité qui les rend serviteurs de l'État et non de leurs mentors politiques à qui ils seront inévitablement redevables de la haute fonction qu'ils ont reçue, souvent exprimée dans une attitude d'obéissance, de sujétion et la bienveillance sans critique.

C'est une pratique qui a des coûts de fonctionnement énormes et qui ne garantit pas l'impartialité requise dans l'exercice d'une fonction exercée au service de la communauté et du bien commun.

Il s'ensuit que le rapport de vassalité qui s'établit entre celui qui attribue une fonction à haute responsabilité et celui qui en est investi fait inévitablement prévaloir le critère d'appartenance sur celui de compétence. Cela génère inévitablement une sorte d'injustice systémique, puisque les meilleurs mais les plus dignes de confiance ne sont pas choisis, ce qui, en positionnant les potentiels élus sur la ligne de départ, les identifie sur la base de leur couleur politique ou de leur orientation idéologique, des relations antérieures de connaissance personnelle et de test.

Ce n'est pas – réitère Cassese – la compétence spécifique pour le rôle auquel on est appelé et la fonction à laquelle on devra exercer la distinction du choix : pas par exemple la formation et la qualification pédagogique, pas l'expérience consolidée avec profit , non pas la garantie d'une nécessaire neutralité fondée sur des exigences techniques et professionnelles mais la relation de confiance qui va s'établir. En théorie, cette exigence aurait elle aussi une valeur positive si politique et bureaucratie travaillaient mutuellement en harmonie pour une fin de plus en plus élevée que les partis : il est cependant difficile de résister à l'influence que les appareils subissent inévitablement de la part des décideurs politiques.

À son tour, le président et fondateur de CENSIS Giuseppe De Rita, qui a toujours été un observateur attentif des dynamiques institutionnelles et politiques et de leurs répercussions, un amoureux de l'intermédiation qu'il voit en déclin progressif et un défenseur des tendances participatives et inclusives, un avant-gardiste – interprète des orientations et positionnements sociaux de l'après-guerre à aujourd'hui, met le doigt sur le mal de la prévalence des slogans et des promesses électorales sur la capacité effective de bonne gouvernance des affaires publiques.

Cela génère une sorte de nivellement aveugle et d'approbation forcée dans les décisions concernant la direction du pays, qui dément les proclamations et les illusions de la veille du scrutin. Avec un pragmatisme rare et une capacité à pénétrer, lire et interpréter la stagnation socio-économique de l'éternel présent, De Rita dépouille la réalité de ses représentations utopiques et symboliques et nous montre comment tout changement efficace nécessite des temps et des procédures qui le font métaboliser dans le social. tissu : au-delà de cette accréditation tangible demeurent les flatus vocis de conteurs autoréférentiels et d'un corps social réfractaire et résilient.

La politique aussi joue sa carte de la résilience : défendre jusqu'au bout la poursuite d'objectifs d'autoprotection et de redynamisation du pouvoir d'une part et l'indifférence envers une éventuelle relation plus directe, ouverte et à l'écoute de la société pour la promotion du bien commun d'autre part L'autre.

Il n'est pas risqué d'envisager un nouveau creusement de l'écart entre le pays légal et le pays réel, dont le premier signal est donné depuis un certain temps par le « retrait silencieux progressif des citoyens oubliés de la République » tel que défini par le Directeur général du CENSIS Massimiliano Valerii, qui se lit dans l'abstention électorale croissante (pour les élections régionales dans le Latium et la Lombardie près de 6 citoyens sur 10 ne se sont pas rendus aux urnes, 39% pour les élections de 2022).

Pas si lentement nous approchons du seuil des 50% de non-votants à l'échelle nationale, qui entérinera la seule vraie Réforme implicite possible : la fin de la démocratie représentative et la consolidation de la caste des oligarques qui se succèdent.


Cet article est une traduction automatique de la langue italienne d’un article publié sur le magazine Début Magazine à l’URL https://www.startmag.it/mondo/perche-la-politica-italiana-e-cosi-in-crisi/ le Sat, 18 Feb 2023 06:17:16 +0000.