Parce que la Banque de France exige une licence cryptographique stricte

Suite à la tendance des juridictions mondiales à modifier les réglementations sur les crypto-monnaies, le gouverneur de la banque centrale française souligne le besoin urgent d'une réglementation stricte sur les crypto-monnaies dans le pays.

Exprimant ses réflexions dans un discours prononcé à Paris le 5 janvier, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a cité la volatilité persistante du marché comme raison et a poussé à la mise en place d'un système de licences obligatoires « dès que possible ».

La récente faillite de FTX en novembre de l'année dernière a aggravé la situation dans le secteur des crypto-monnaies. En plus de changer les points de vue des investisseurs sur les actifs virtuels, les turbulences sur le marché des crypto-monnaies causées par l'effondrement de la bourse ont conduit de nombreux pays à appliquer des réglementations plus strictes.

En 2020, l'Union européenne a décidé de préparer des règles cryptographiques complètes pour répondre aux besoins en constante évolution des réglementations cryptographiques. Cependant, le projet de loi sur les marchés des actifs cryptographiques (MiCA) devrait entrer en vigueur en 2024. Ainsi, les sociétés européennes de cryptographie peuvent opérer légalement sans acquérir de licence jusqu'à ce que le règlement MiCA soit promulgué et fournisse un régime de licences.

Les conséquences de FTX ont conduit la France à adopter des licences cryptographiques strictes

De même, le chef des finances français souhaite supprimer cette clause et a suggéré de rendre obligatoire pour chaque entreprise de crypto-monnaie l'acquisition d'une licence DASP pour opérer en France.

Il a noté dans un communiqué :

Toutes les turbulences de 2022 alimentent une conviction simple : il est souhaitable que la France passe au plus vite à une licence obligatoire de la DASP, plutôt qu'à un simple enregistrement.

Dans l'attente des normes MiCA, l'obtention d'une licence DASP (Digital Assets Service Provider) est facultative en France pour le moment. Le Parlement européen a exempté les sociétés de crypto-monnaie de l'octroi de licences jusqu'en 2026, date à laquelle les règles de l'UE en matière de crypto-monnaie fourniront un nouveau régime de licences.

C'est ce que le gouverneur a voulu changer, compte tenu de la mauvaise gestion des plateformes de cryptographie qui a conduit à leur faillite. De même, une soixantaine d'entreprises de cryptographie se sont enregistrées auprès de l'Autorité des marchés financiers mais n'ont pas encore obtenu de licence DASP.

En particulier, l'acquisition d'une licence DASP permettra aux entreprises de cryptographie de divulguer davantage d'informations commerciales, éliminant ainsi les risques. La licence DASP exigera des plateformes qu'elles rapportent des informations financières, de conduite et commerciales à l'agence gouvernementale.

BTC USD Modification proposée par la Commission des finances française en décembre 2022

Le gouverneur n'est pas le premier à critiquer la clause qui permet aux entreprises de cryptographie de gérer leur entreprise avec une interaction réglementaire minimale. Voyant la crise du FTX, Hervé Maurey, membre de la commission des finances du Sénat, avait déjà proposé en décembre dernier de supprimer la clause qui permet aux fournisseurs de services cryptographiques de fonctionner avec moins d'interactions réglementaires jusqu'en 2026.

S'adressant au Financial Times à la mi-décembre, Hervé Maurey a mis en lumière la nécessité d'une réglementation plus stricte sur les crypto-monnaies et a noté dans un communiqué :

Le crash du FTX a été une détonation [qui] a contribué à un moment de prise de conscience", a déclaré Maurey au Financial Times. "Cela a conduit un certain nombre d'acteurs du système français à considérer que les choses devaient être contrôlées plus étroitement.

Image sélectionnée de Pixabay et graphique de TradingView.com.