La prudence des pays occidentaux quant à l’adoption d’armes basées sur l’IA et les idées du fabricant de drones israélien

Uri Shenfeld, directeur du marketing d'Israel Aerospace Industries (IAI), s'est dit préoccupé par la réticence des pays occidentaux à adopter des armes autonomes alimentées par l'intelligence artificielle (IA), malgré la disponibilité d'une technologie de pointe. S'exprimant lors du salon des équipements de défense et de sécurité DSEI à Londres, Shenfeld a souligné les défis uniques que présentent les armes basées sur l'IA et leur accueil actuel dans les pays occidentaux.

L'expertise d'IAI dans les drones et les armes autonomes

IAI, un important fabricant de drones israélien, est spécialisé dans la production de divers drones et missiles autonomes, dont Rotem Alpha et Harop. Le Rotem Alpha, présenté pour la première fois au DSEI, est capable de transporter une ogive de 2,5 kg (5,5 lb) conçue pour les attaques de chars. L'expérience d'IAI dans ce domaine s'appuie sur les enseignements tirés de conflits tels que la guerre en Ukraine, où les drones armés ont été largement utilisés.

Hésitation occidentale envers les armes autonomes

Shenfeld a révélé que de nombreux gouvernements occidentaux, y compris la Grande-Bretagne, font preuve de réserves quant à l’adoption d’armes autonomes alimentées par l’intelligence artificielle. Malgré les capacités technologiques disponibles, les pays occidentaux hésitent à utiliser pleinement ces armes. Shenfeld attribue cette prudence au désir de contrôle humain sur les munitions et aux contraintes réglementaires.

Alors que les armes contrôlées par l’IA ne se limitent plus au domaine de la science-fiction, les pays occidentaux semblent réticents à exploiter pleinement leur potentiel. Shenfeld a noté que ces pays préfèrent avoir un « homme important dans la pièce » plutôt que des systèmes d’armes entièrement autonomes.

L'évolution des armes basées sur l'IA

L'histoire d'IAI comprend la conception du Harpy, un missile errant créé il y a quarante ans pour cibler les défenses aériennes. Shenfeld a souligné que d’importantes avancées technologiques ont eu lieu depuis lors, faisant passer les armes contrôlées par l’IA de la fiction à la réalité. L’état actuel de la technologie permet le développement de telles armes capables de fonctionner sans intervention humaine directe.

Trouver un équilibre entre l'homme significatif du cycle

Malgré les progrès technologiques, toutes les grandes puissances occidentales s’accordent actuellement sur un point : les armes telles que les drones et les chars robotisés devraient inclure un « homme important dans la boucle ». Cela établit que même les systèmes d’armes autonomes doivent avoir une présence humaine pour superviser leurs actions. Contrairement aux missiles tirés et oubliés du passé, où une fois lancée, l'arme ne pouvait pas être arrêtée, les missiles égarés modernes peuvent être avortés quelques secondes avant l'impact.

Les drones et les missiles errants d'IAI sont équipés de caméras et sont pilotés par du personnel stationné en toute sécurité dans les salles de contrôle. Ces opérateurs ont la possibilité d’interrompre des missions s’ils identifient des « personnes non impliquées » à proximité de la cible, donnant ainsi la priorité à la sécurité et minimisant les dommages collatéraux.

La course mondiale aux armes autonomes

Même si les pays occidentaux font preuve d’hésitation, Shenfeld estime que leurs adversaires, en particulier la Russie et la Chine, développent activement des armes autonomes. Cette course mondiale suscite des inquiétudes quant au retard dans les capacités militaires basées sur l’IA.

La position du Royaume-Uni sur les armes IA

Le débat sur les armes IA s’étend également au Royaume-Uni. James Cartlidge, ministre britannique des acquisitions de défense, souligne l'importance d'exploiter l'intelligence artificielle dans les limites du droit international. Il insiste pour garder une longueur d'avance sur ses adversaires tout en conservant une approche responsable.

Cependant, le lieutenant-général Tom Copinger-Symes, commandant adjoint du commandement stratégique britannique, souligne que l'acceptation des armes autonomes par le personnel des forces armées est cruciale. Les soldats, les marins et les aviateurs doivent faire confiance à ces technologies pour pouvoir les utiliser efficacement. La sécurité et la responsabilité restent des considérations primordiales.

Récits édifiants d’un avenir dystopique

Le débat sur les armes IA soulève également des inquiétudes. Michael Cohen, un expert en intelligence artificielle, a comparé les conséquences potentielles à un « avenir dystopique » rappelant le film « Terminator », dans lequel un système d’intelligence artificielle appelé Skynet cherche à dominer et à détruire l’humanité. L'avertissement de Cohen souligne la nécessité d'un examen attentif et d'un développement responsable des armes IA pour éviter des conséquences catastrophiques indésirables.

L’intersection de l’intelligence artificielle et des armes présente un dilemme complexe. Bien que la technologie offre des avantages significatifs, il existe des problèmes d’éthique, de réglementation et de sécurité auxquels les nations et la communauté mondiale doivent répondre pour garantir un avenir responsable et sûr dans le domaine des armes autonomes basées sur l’IA.