Contre qui la méthode Draghi va-t-elle se battre maintenant ?

Contre qui la méthode Draghi va-t-elle se battre maintenant ?

Ce que les cas de Bruno Tabacci et Renato Farina enseignent aussi à Matteo Salvini. Le discours de Marco Mayer, professeur au Luiss Cybersecurity Master

Matteo Salvini – malgré ses certificats d'estime quotidiens pour le Premier ministre – ne semble pas avoir saisi la véritable mission qui, en termes de culture politique, inspire l'action du gouvernement Draghi, mission sur laquelle les projecteurs médiatiques ne sont pas encore braqués.

À mon avis, les six premiers mois de communication gouvernementale et politique de Draghi ont transmis le message suivant en un mot.

La renaissance économique de l'Italie et le rétablissement de la confiance entre les citoyens et les institutions nécessitent un processus de moralisation de la vie publique dans le but d'une correction progressive mais profonde du comportement des dirigeants, des partis politiques et de leurs dirigeants.

L'expérience a montré que le justicialisme et le populisme sont des idéologies à courte vue qui ne mènent nulle part. En politique – c'est le message véhiculé par Draghi – un réalisme pragmatique basé sur des fondements éthiques solides est nécessaire.

Pendant des décennies, les justiciers « à la Travaglio » ont pensé déléguer la nécessité d'une nouvelle éthique publique à une partie de la magistrature d'instruction (et au circuit médiatique qui lui est lié).

Ce n'est pas ainsi. Le renouvellement des politiques publiques et de l'éthique, pour être efficace et durable, doit impliquer directement les politiques, les partis, les instances représentatives, les partenaires sociaux, les citoyens actifs.

Le clientélisme est un vice indéniable dans notre pays ; la corruption des douanes est un phénomène à combattre, mais il doit être distingué de la corruption entendue comme un type de crime à poursuivre.

Confondre les plans, c'est revenir à la logique de l'état éthique. C'est d'ailleurs un danger que l'on ne trouve pas que dans les propos de Grillo, Di Battista ou Marco Travaglio.

Le retour à l'état éthique caractérise aussi le populisme à la Orban, par opposition à la culture libérale dont se disent inspirés Matteo Salvini et Giorgia Meloni.

Justicialisme et populisme constituent les « extrémismes opposés » d'aujourd'hui.

La nouveauté du gouvernement Draghi (et de la réforme Cartabia que Giuseppe Conte a déjà commencé à choisir) est que la route principale pour surmonter les anciens vices de l'Italie ne passe pas par les circuits judiciaires, mais par un authentique changement de comportement politique et de vraies réformes.

Deux personnalités très expérimentées comme Bruno Tabacci et Renato Brunetta – contrairement à Matteo Salvini – ont compris le nouveau climat politique déclenché par Draghi et la nouveauté de son gouvernement.

Le renoncement aux mandataires de Tabacci et le renoncement à la collaboration de Renato Farina (ancien agent de Betulla) afin de ne pas mettre le ministre Brunetta en difficulté sont des décisions emblématiques à cet égard.

Ces sages décisions devraient représenter, à mon avis, un avertissement pour Matteo Salvini, un avertissement qui semble pourtant continuer à ignorer face à l' affaire Durigon .

Pour moi, il est inadmissible qu'un représentant du gouvernement (et aussi sous-secrétaire à l'économie) prononce des propos fortement préjudiciables à la Guardia di Finanza.

Il est évident qu'un sous-secrétaire à l'Économie qui dit : « Nous mettons le général du GdF qui enquête sur les fonds de la Ligue » aurait dû proférer depuis longtemps des paroles solennelles d'excuses ou mieux encore démissionner de son poste.

Comme si les propos sur le GdF ne suffisaient pas, Durigon a pensé à un autre des siens.

Il veut supprimer les noms de Giovanni Falcone et Paolo Borsellino du parc Latina pour lui donner le nom du frère de Benito Musssolini.

La proposition est une offense à la mémoire de deux grands protagonistes italiens de la lutte contre la mafia au niveau national et international.

Le 3 octobre approche et celui de Durigon est peut-être une tentative maladroite de rivaliser avec Meloni et de rechercher un consensus pour la Ligue dans les bandes les plus extrêmes de la droite Lazio et parmi les nostalgiques du fascisme.

Il est légitime de se demander si Durigon exerce sa fonction avec discipline et honneur comme l'exige l'article 54 de la Constitution, mais c'est une question qu'il doit d'abord se poser.

La vraie question est une autre. Pourquoi Matteo Salvini ne lui a-t-il pas encore demandé de démissionner ?

Les déclarations de Durigon sur la Guardia di Finanza et son projet d'annuler les noms de Falcone et Borsellino du parc Latina contrastent avec les valeurs et la nouvelle éthique publique que le gouvernement Draghi peine à affirmer.

Même en vue des élections du 3 octobre, l'affaire Durigon pourrait virer au boomerang de la Ligue.


Cet article est une traduction automatique de la langue italienne d’un article publié sur le magazine Début Magazine à l’URL https://www.startmag.it/mondo/governo-draghi-riforma-giustizia-matteo-salvini-durigon/ le Mon, 09 Aug 2021 06:29:27 +0000.