La guerre et le dilemme de Jean Baudrillard : mourir ou disparaître ?

La guerre et le dilemme de Jean Baudrillard : mourir ou disparaître ?

La position de Zelensky sur la guerre est-elle la même que celle de la majorité du peuple ukrainien ? Le camée de Riccardo Ruggeri

J'ai toujours pensé que seuls ceux qui veulent vivre peuvent parler couramment de la mort. Bien sûr, le leur. Dans mon cas c'est le cas, mais je me suis d'abord efforcé de résoudre le dilemme de Jean Baudrillard : mourir ou disparaître ?

Il l'avait dissous : « Mourir ne sert à rien, il faut apprendre à disparaître ». Il a écrit un livre à ce sujet : "The Indifferent Parossist" 1997 . (Note. Le « paroxiton », dont l'équivalent latin est l'avant-dernière, caractérise en prosodie la syllabe qui précède la dernière. Le paroxysme serait donc l'avant-dernier moment, qui n'est pas celui de la fin, mais celui qui précède immédiatement la fin. Physiquement Baudrillard mourra dix ans plus tard).

PROBLÈMES D'INFORMATION

L'année de sa mort, j'entre dans le monde (magique) de l'information-communication. J'ai 73 ans. Pour qu'il n'y ait aucun doute, j'ai tout de suite mis la main en avant, en dictant ma devise apota, que je reprendrai ensuite pour Twitter : "En tant qu'éditeur-écrivain je vis dans les "interstices", je rêve de lecteurs qui veulent s'informer, ne pas suivre mes idées, pire, renforcer ses préjugés".

A ce moment j'ai découvert deux choses :

  1. il n'y a pas de bonne et de mauvaise information-communication ;
  2. J'étais arrivé dans ce monde curieux au moment où les médias entamaient leur processus d'autodestruction. Comme, comment? Ils ont détruit des événements, se détruisant ainsi en tant qu'événement.

Serait-ce le début de la fin ? Dans les années à venir, le déclin de l'information-communication va s'accentuer, jusqu'à la configuration actuelle du « ni vrai ni faux ». C'est-à-dire à la dernière case, celle où le mensonge n'existe plus.

Si la publicité et les sondages ne sont ni vrais ni faux, l'information-communication perd soudainement sa dimension, elle ne peut donc que devenir fluctuante. Cela signifie qu'il devient un virus interstitiel, et qu'avec le jeu de ses variantes virales, vous auteur, vous lecteur, perdez toutes vos certitudes, jusqu'à la confusion des rôles. Et vous mentez carrément quand vous impliquez la science (mythique), parce que vous savez que la science est socratique ou qu'elle ne l'est pas. Pire, c'est un extrémiste dans le doute, il trouve des solutions, mais les considère comme des hypothèses jusqu'à ce qu'elles soient définitivement confirmées. Surtout, il n'est jamais arrogant, comme le sont ses kapos actuels qui nous gouvernent.

C'est pourquoi je n'ai jamais voulu écrire ou parler de Covid ou de la guerre. Parce que l'information était (est) interstitielle, donc peu fiable. Ils se répandent comme s'ils étaient vrais, bien sûr, certains le sont, d'autres non, parfois ils sont niés (s'ils le doivent vraiment !), mais maintenant il est trop tard.

Cette information ne sera plus jamais fausse, car pendant un temps elle a été (presque) vraie. Surtout crédible. C'est un des fondements (de Baudrillard) sur lequel repose l'information-communication à l'époque du capitalisme des PDG . Contrairement à la "vérité", la "crédibilité" ne peut être réfutée, car elle est virtuelle. Comme le disait Baudrillard "L'espace entre le vrai et le faux n'est plus un espace relationnel, mais un espace de distribution aléatoire".

QUE PENSENT LES UKRAINIENS DE LA GUERRE ?

Ceci étant, ayant désormais (tant que cela dure) une disponibilité de temps illimitée, je poursuivrai le travail que je me suis inventé : « artisan scénographe ». Un métier formidable, où tout se joue sur les hypothèses dites de départ. Mon scénario de référence est défini, c'est celui de 2033 rapporté dans le Livre incipit The Third World War de Gordon Comstock (je me permets de le recommander) et dont je m'inspire.

Sentant que nous sommes proches de la décision finale, j'ai commencé à travailler sur le scénario 7 de la guerre d'Ukraine. J'ai identifié comme hypothèse celle du discours de Volodymir Zelens'kyj fin 2022. C'est un document passionnant, en dix-sept minutes un chef-acteur impeccable récite un texte impeccable. Est-ce la position de la majorité du peuple ukrainien ? Ou l'envahisseur ou la mort ? Pour mon scénario 7, je suppose que oui.

Ensuite, le mouvement appartient aux autres acteurs. Les Russes, et leur patron Vladimir Poutine, techniquement vaincu sur le terrain, doivent décider : 1. battre en retraite ? 2 appuyer sur le bouton fatal ? 3 Tirer pour vivre? Et, en cascade, la Chine, les États-Unis, l'Europe, l'Italie, selon la décision ukrainienne et russe, doivent trancher.

Ce serait bien que les peuples individuels décident, mais ce ne sera pas comme ça : les dirigeants décideront. Mélancolique, je reviens à mon travail d'"artisan scénographe".

Safran.news


Cet article est une traduction automatique de la langue italienne d’un article publié sur le magazine Début Magazine à l’URL https://www.startmag.it/mondo/guerra-dilemma-jean-baudrillard/ le Sun, 15 Jan 2023 06:15:57 +0000.