Que se passe-t-il entre la France et l’Egypte ?

Que se passe-t-il entre la France et l'Egypte ?

C'est pourquoi le fondateur et directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) n'est pas d'accord avec ce qui a été rapporté par le site de journalisme d'investigation Disclose. L'article de Giuseppe Gagliano

Selon Eric Denécé, fondateur et directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), ce qui est rapporté par le site français de journalisme d'investigation Disclose serait entaché de nombreuses lacunes d'information ainsi que d'une approche clairement partiale et partiale.

En premier lieu, l'auteur observe – non sans amertume – comment les documents qui ont été fournis au site français proviennent du ministère des Armées et, en particulier, de la Direction du renseignement militaire et du ministère des Affaires étrangères. Bref, une véritable fuite d'informations probablement faite par des analystes qui ne partagent pas les choix faits par l'actuelle administration française en matière de vente d'armes et de soutien au régime égyptien d'Al-Sisi.

Compte tenu de la gravité du comportement mené par ces informateurs, une enquête sera lancée par le contre-espionnage d'autant plus que celui qui a remis ces documents au site d'investigation français l'a fait avec préméditation, c'est-à-dire avec la volonté de nuire explicitement aux relations bilatérales entre la France et l'Egypte. . . . Qu'on le veuille ou non, cette information profitera à nos concurrents de France.

Deuxièmement, l'auteur souligne que le site des journalistes d'investigation n'est certes pas neutre mais est relativement connu en France pour ses positions antimilitaristes et surtout pour avoir soutenu les révolutions arabes, notamment égyptiennes.

Un autre aspect pointé par l'auteur est le fait que selon le site il n'y a aucun lien entre la contrebande et le terrorisme à la frontière occidentale avec l'Egypte. Les trafiquants, quant à eux, transportent des armes, de la drogue, des migrants et divers produits de contrebande comme le riz au fur et à mesure qu'ils veulent approvisionner le marché noir.

Le quatrième aspect souligné par l'auteur est de nature purement géopolitique : il affirme en effet que l'Egypte connaît actuellement une grave menace terroriste déterminée également par les nombreux trafics d'armes aux frontières qui alimentent divers groupes de jihadistes.

Pour toutes ces raisons – qu'on le veuille ou non – il ne peut être exclu que cette enquête soit un véritable travail de déstabilisation à caractère informatif. En fait, nous devons nous interroger sur le but de cette enquête.

Nous citons les mots de l'auteur : « En plus du rafle et de l'activisme politique, Disclose vise à arrêter la vente d'armes à l'Égypte… pour l'avantage conscient ou inconscient de nos concurrents. C'est aussi indéniablement une attaque directe contre le régime égyptien d'Al-Sissi qui a mis fin à l'intermède désastreux des Frères musulmans et qui a pu renouer des relations étroites avec la France. Je n'ai aucun souvenir de Disclose et de ses journalistes défendant les coptes égyptiens victimes d'attaques terroristes et de persécutions par les Frères musulmans ou rapportant comment Morsi remettait des secrets d'État égyptiens à ses parrains turcs et qataris qui l'ont soutenu pour déstabiliser le pays, etc. Leur indignation est donc très sélective ».

Pourquoi les observations de Denécé sont-elles finalement d'un intérêt extrême ?

D'abord parce que le simple lecteur n'a pas les outils pour pouvoir vérifier ce qui est revendiqué par le site d'investigation mais même pas pour pouvoir le démentir. Deuxièmement, il est très naïf de penser – comme le font de nombreux lecteurs en toute bonne foi – que d'une part il y a la vérité et que par conséquent l'information doit être lue comme de l'or et d'autre part il n'y a que et exclusivement la raison de L'État et la logique perverse de la politique internationale.

Deuxièmement, pourquoi la récente vente du Rafale par le président français Emmanuel Macron a-t-elle suscité la vive réaction des journalistes d'investigation du site français Disclose ?

Le site des journalistes d'investigation français rappelle que depuis 2015, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont impliqués dans la guerre au Yémen, qui a fait près de 400 000 morts. Malgré la gravité des exactions commises et les allégations de crimes de guerre, le sujet n'était pas à l'ordre du jour de la visite de Macron dans le Golfe les vendredi 3 et samedi 4 décembre.

Or, les armes vendues par la France aux deux monarchies du Golfe sont utilisées directement dans le conflit, comme le révèlent les documents « confidentialité-défense » obtenus par Disclose . Ces notes rédigées par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), organisme placé sous l'autorité de Matignon, révèlent que l'État français a autorisé, en 2016, la livraison de près de 150 000 balles à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. . Même en sachant que ces munitions seraient utilisées dans la guerre au Yémen.

Le 12 mai 2016, une réunion très secrète de la Commission interministérielle d'étude des exportations de matériel de guerre (CIEEMG) s'est tenue à Paris, en présence des représentants du ministère des Affaires étrangères, de la Défense, de l'Économie et du bâtiment Elysée, plus tard occupé par François Hollande.

Au centre des débats, la proposition de renforcer les contrôles sur les exportations d'armes vers les pays impliqués dans la guerre au Yémen. Le ministère des Affaires étrangères, alors dirigé par Jean-Marc Ayrault, y est favorable. En particulier, il remet en question les livraisons en cours d'armes de César à l'Arabie saoudite.

"La France est interpellée par le Parlement européen et des ONG pour des violations présumées du traité sur le commerce des armes", a prévenu un diplomate.

Quel que soit l'avertissement, le cabinet de Jean-Yves Le Drian s'oppose à toute forme de restriction : « Un gel douanier des équipements sous contrat serait difficilement justifiable pour l'Arabie. Les diplomates sont forcés de partager cette opinion. Les armes seront livrées".

Dans le détail, il s'agit de 41 500 balles de la société Junghas, filiale de Thales, destinées à la garde saoudienne ; 3 000 obus antichars, 10 000 bombes fumigènes, 50 000 obus explosifs et 50 000 roquettes d'artillerie produits par Nexter à destination de l'armée émiratie, ainsi que 346 missiles antichars de MBDA à destination de l'armée qatarie. Montant total des contrats : 356,6 M€.

Peu importe de quels crimes les « partenaires » de la France sont accusés. Comme l'assassinat en octobre 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Samedi 4 décembre, Macron sera le premier dirigeant occidental à remettre en selle le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman, soupçonné par la communauté internationale d'avoir commandité le meurtre.


Cet article est une traduction automatique de la langue italienne d’un article publié sur le magazine Début Magazine à l’URL https://www.startmag.it/mondo/che-succede-tra-la-francia-e-legitto/ le Wed, 08 Dec 2021 09:01:07 +0000.