QED99 : sénateurs mal à l’aise et autres histoires

Fidèle à notre principe de ne pas traiter de l'actualité, qui est le seul moyen de l'anticiper (comme je vais vous le montrer), je laisse de côté le commentaire sur le fait du jour (le résultat du vote administratif), qui en ce qui me concerne peut se résumer par ce tweet :

(évidemment sur cette anthropologie il y aurait beaucoup à discuter et tout aussi évidemment dans ce blog ça a été largement débattu) pour revenir à notre dernier billet, celui dans lequel on s'interrogeait sur les arcanes de la foi comptable .

Il y a trois jours, soit quatre jours après notre publication, l' ANSA nous informe que :

les sénateurs se sentent « mal à l'aise » (voir le dictionnaire ).

Il y aurait bien des réflexions à faire, pour ceux qui suivraient le Débat. Par exemple, on peut se demander pourquoi des collègues qui applaudissaient à l'austérité alors qu'ici, fidèles à notre tâche d'être dépassés, nous annoncions comment elle finirait , se désolidarisent aujourd'hui dans le désordre et sans espoir du mode de gouvernance qu'ils ont revendiqué avec une si fière confiance . On pourrait aussi rappeler que l'application de ces contrôles prudents n'a pas empêché la dette d'exploser dès l'approbation de la loi qui en 2012 a introduit dans la Constitution le soi-disant "équilibre budgétaire" (et si une loi ne fonctionne pas, faudrait peut-être changer – je dis peut-être, hein !).

Pour vous aider à anticiper, cependant, je voudrais faire deux considérations peut-être moins évidentes avec vous, en discutant brièvement avec vous de la théorie lamarckienne de l'élite, et de l'arnaque. Ce sont des considérations que j'ai pu exposer le week-end dernier à différents entrepreneurs et professionnels de mon collège territorial, testant leur résistance dialectique, et que je vous propose ici, à vous qui êtes mon collège numérique.

Commençons par l'élite.

Au vu de l'argument, on pouvait légitimement supposer que l'adjectif "Lamarckien" désigne Robert IV de La Marck, duc de Bouillon, comte de Braine, seigneur de Sedan et de divers autres lieux, ainsi que maréchal de France et capitaine des cent Suisses . de la garde royale (ceci et d'autres détails sur sa famille ici ). Plus d'élite que lui ! Élu pour commander un corps choisi : si élite vient d'eligere, c'est-à-dire être choisi, on ne saurait trouver meilleur exemple !

Elle n'a qu'un défaut : elle n'a rien à voir avec ce que je voulais vous dire. Ma théorie personnelle des élites n'est pas lamarckienne au sens de Robert mais dans celui de Jean-Baptiste, le Lamarck du cou des girafes , pour comprendre, quoi : « l'usage développe l'organe ».

Ici, en effet : si l'usage développe l'organe, un pays fatalement colonisé aura des élites de piètre qualité, pour la simple raison qu'au fur et à mesure que ses espaces décisionnels se rétrécissent, comprimés par les conditions et les conditionnements (ce que vous appelez "la conditionnalité") de nature la plus variée, c'est-à-dire à mesure que les choix à faire diminuent (parce qu'ils se font ailleurs), l'organe qui doit les faire, c'est-à-dire l'élite, s'atrophie. Les élites italiennes sont largement atrophiées. Des épisodes comme celui stigmatisé par Liturri sur Yesterday's Truth :

(la notification tardive à la DG COMP de la mesure « décontribution Sud ») sont à l'ordre du jour et sont symptomatiques de cette atrophie (on pourrait penser au cas MPS, par exemple…).

On nous dit que si nous ne pouvons pas défendre nos intérêts en « Europe », c'est de notre faute, car nous n'y allons pas pour défendre nos intérêts. Mais on oublie toujours de dire que ceux qui devraient défendre ces intérêts pour le travail n'ont aucune incitation, même économique ou professionnelle, à le faire, car ils appartiennent à un bloc de pouvoir qui tire sa légitimité de satisfaire les souhaits du podestat étranger.

Vous comprenez bien que l'enjeu intellectuel, culturel, anthropologique que pose cet état de fait se situe à un niveau sidéralement éloigné de la torpeur compréhensible de ceux qui « votent PD parce que l'aiguillon » (voir la première figure de ce billet). Je voudrais juste vous rappeler, pour faire comprendre aux pétulants de quoi nous parlons, que les contrats sur le fameux sérum de discorde sont des contrats européens, faits et sécrétés en Europe. Maintenant que les pétulants ont compris que nous parlons aussi de la seule chose qui les intéresse, dans leur prise de conscience tardive, nous pouvons reprendre notre route, laissant les enfants continuer à donner des coups de pied au pied de la table sur le coin duquel ils ont frappé l'épreuve parce qu'ils ont été distraits (pendant trente ans, mais ça va).

Changer cet état de fait demande un travail lent et patient. Si le timing de ce travail n'est pas compatible avec l'humeur de l'électorat, ce travail n'aboutira pas. Ce n'est pas mon problème : depuis des années, nous décrivons les facettes politiques, sociologiques, anthropologiques, voire neurologiques les plus variées du phénomène ! Et par conséquent depuis des années on se résigne ici à une donnée : si un état de fait insoutenable est aussi irréversible (on nous l'a dit), le passage à un état soutenable sera forcément traumatisant. Nous nous sommes aussi dit à plusieurs reprises que pour atténuer les conséquences de ce traumatisme il aurait été préférable qu'il soit arrivé avec (i) une plus grande prise de conscience possible et (ii) une présence minimale d'êtres sensibles (c'est-à-dire des personnes capables de comprendre le profond dynamique en place et donc d'anticiper les événements) dans les établissements. Cependant, du bilan des deux dernières années, nous tirons deux considérations relativement nouvelles : en attendant, aussi large que soit la prise de conscience, elle ne peut jamais suffire dans un contexte où le contrôle des médias est de contrepartie et social les médias sont de plus en plus soumis à divers types de censure et de pollution (un bon morceau de "nonvivotopiuuh", comme je vous l'ai montré maintes et maintes fois sur Twitter, fait partie de cette pollution, étant majoritairement des gens qui n'ont jamais voté pour nous – j'ai aussi omettez le fait que n'ayant jamais voulu le consentement je n'ai même plus "et ses super bites !?" à leur offrir en guise de réponse…). J'ajouterais, au sujet de la « prise de conscience », que la prise de conscience authentique est celle promue par la solidarité : j'insiste sur le fait que celui qui se réveille parce qu'on est venu mettre la main sur lui à cet égard est et reste totalement inutile. Au sujet du "contenu minimum des êtres sensibles", l'expérience faite à l'intérieur de la machine a des lumières et des ombres. Les personnes averties sont presque partout et dans les rôles les plus variés, mais les mettre en ligne est une tâche difficile, voire impossible, d'abord parce qu'une vision alternative du pays, celle d'un pays non colonisé, est soumise partout à une stigmatisation sociale. devant lequel ce dont tant de nouveaux venus se plaignent est peu (et là vous devriez savoir quelque chose, et peut-être auriez-vous dû comprendre enfin que rétrograder le patriotisme au souverainisme n'était pas une idée géniale, comme expliqué à l'époque ). J'ajoute qu'il est même difficile de quantifier le contenu minimum d'êtres sensibles organisés nécessaires pour faire un travail qui dépasse la dimension testimoniale, ce qui peut affecter des choix cruciaux. Bien sûr, dans certaines situations, même un seul homme peut faire la différence, dans les petites comme dans les grandes choses (exemple récent : s'il ne m'était pas venu à l'esprit de vous faire lire le brouillon du rapport final de la Commission Amour, avec tout ce que j'ai pour le faire, un document serait voté demandant de soumettre les fonds européens à la "lutte contre la haine" et prônant la création d'une autorité "contre la haine"). Il n'en reste pas moins que la transmission efficace d'une direction politique nécessite l'implication d'un nombre infini de personnes, ce qui nous ramène à une réflexion plusieurs fois menée ici : n'en déplaise au récit moralisateur et irénique de ceux qui se vanter d'avoir gagné une guerre que le pays avait perdue, l'Italie s'est reconstruite avec les et donc (aussi) par les fascistes, et donc la construction d'une nouvelle autonomie stratégique ne peut être séparée de l'apport de ceux qui se débrouillaient si bien dans un pays à autonomie réduite. Je vois que l'attitude Sillano-Grillino de la "liste d'interdiction" continue de prévaloir sur les réseaux sociaux. A Silla ça ne s'est pas bien passé et à Grillo ça ne va pas mieux, mais nous savons que l'histoire nous enseigne, etc. Ici, cependant, nous avons appris quelque chose, et donc, en plus de continuer à fusionner le réseau dispersé de ceux qui sont conscients, nous apprenons à entrer en relation avec les inconscients, en attendant de devoir les impliquer.

Espérant toujours qu'à ce moment-là leur cou se tendra, c'est-à-dire par métaphore (sinon les Nurembergistes se méprennent), qu'ayant à prendre enfin des décisions, ils mûrissent vite l'orgueil et la capacité de le faire.

On continue (rapidement) avec le hustler.

Personne ne peut me soupçonner d'anti-politique : toute la bataille culturelle (perdue) de ce blog visait à vous mettre en garde contre une évidence : dans une démocratie parlementaire, ceux qui discréditent le Parlement le font pour priver le peuple de la possibilité d'influencer le direction politique du pays. Au terme de cette dégradation, nous nous sommes retrouvés avec un gouvernement qui dirige explicitement le Parlement et refuse explicitement d'accepter les directives parlementaires. Le jeu de l'anti-politique, en plus d'être évident, est aussi complètement découvert : il s'ouvre tous les jours sous vos yeux, mais il y en a peu, très peu qui ne se laissent pas distraire, et je serais tenté , si je ne m'étais pas imposé par méthode de ne pas, penser que nous avons dépassé le point de non-retour. Ceci dit, je voudrais dire que le tollé contre la Comptabilité une fois la campagne électorale commencée (mais comment ? N'est-elle pas finie ? Non, elle a commencé ! Puisque vous êtes toujours en retard ?…) prête en fait être interprété comme une défense instrumentale du « hustler », et peut-être, pour être tout à fait honnête, il l'est. Si le Parlement était effectivement favorable à une (ou plusieurs) mesure(s) à laquelle le Gouvernement oppose le manque de moyens, il pourrait également décider de voter contre l'avis du Gouvernement, comme il l'a fait à plusieurs reprises. Après tout, le graphique du billet précédent éclaire le mystère qu'en l'absence d'un écart budgétaire digne de ce nom, plusieurs milliards se sont pourtant retrouvés "dans les plis du budget" pour répondre aux besoins les plus variés (notamment, l'augmentation des coûts énergétiques). Des ressources peuvent être trouvées si vous le souhaitez. Mais alors, pourquoi le Parlement ne s'impose-t-il pas ?

Cela dépend en partie, je crois, du caractère exagérément hybride de cette majorité, qui rend essentiellement impossible de trouver un thème commun suffisamment fort pour justifier une opposition transversale, ou en tout cas la création d'une majorité alternative, à tel point que quand on a réussi à envoyer le Gouvernement ça s'est fait sur des sujets qui avaient leur propre transversalité géographique … L'idée de se faire mettre la croix par tous les journaux pour un acte de rébellion pas assez "résistant" déplaît à les groupes, et donc au lieu de prendre en main la situation on se plaint. Le fait est que lorsque ces critiques ont été exprimées il y a plus de deux ans par notre chef de groupe, il n'a pas été possible de trouver un grand consensus, au contraire !

Il y aurait alors d'autres considérations à faire sur la discipline de parti et sur le PNRR. Mais nous les ferons plus tard : maintenant les réunions commencent…


Cet article est une traduction automatique de la langue italienne d’un article écrit par Alberto Bagnai et publié sur le blog Goofynomics à l’URL https://goofynomics.blogspot.com/2022/06/qed99-senatori-disagio-e-altre-storie.html le Mon, 27 Jun 2022 08:04:00 +0000.